Une certification a pour rôle d’attester de la compétence d’une personne dans un domaine particulier. Ainsi, en obtenant une certification en gestion de projet, vous démontrez à votre employeur ou à votre futur employeur que vous avez une certaine expérience et les compétences et connaissances nécessaires pour gérer des projets. Mais il y a plusieurs types de méthodes de gestion de projet. Nous avons les méthodes en cascade, le Lean, les méthodes Agiles… et donc autant de certifications différentes. Essayons un peu de recenser les certifications pour les différentes méthodes de gestion de projet afin d’y voir un peu plus clair.
Les certifications généralistes
Parmi les méthodes classiques, trois certifications de gestion de projet servent de références et sont reconnues unanimement dans le milieu professionnel : PMP, Prince 2 et IPMA. Chacune de ces certifications proposent plusieurs niveaux de qualification.
PMP
La certification PMP (« Project Management Professional ») fait partie du programme d’accréditation du PMI (« Project Management Institute », association nord-américaine). Le programme de la certification porte sur la maîtrise des concepts décrits dans le PmBok (« Project Management Body of Knowledge ») et aborde les thèmes de l’initialisation du projet et de la planification, jusqu’à la clôture du projet, en passant par la réalisation, le suivi et le contrôle.
La certification PMP atteste d’un niveau chef de projet confirmé, et n’est donc pas forcément facile à obtenir. Elle nécessite d’avoir exercé en tant que chef de projet au moins 4500 heures lors des 6 dernières années.
L’examen consiste en un QCM de 200 questions sur la gestion de projet auxquelles il faut répondre en 4 heures.
Prince 2
Prince 2, qui signifie « PRojects IN Controlled Environments », a été créé au Royaume-Uni par l’Office of Government Commerce (OGC). Très répandue au Royaume-Uni, elle l’est beaucoup moins en Europe, même si elle suscite un certain intérêt en France.
Il s’agit d’une certification relativement simple à obtenir et qui ne nécessite aucun prérequis, sinon de bien connaître des concepts et la terminologie Prince 2.
Elle comprend deux niveaux :
- Prince 2 Fondamental : elle est délivrée à l’issue d’une formation de trois jours, suivie d’un QCM. Le taux de réussite à l’examen est généralement proche de 100%. A ce niveau, la vérification porte sur la maîtrise des principes Prince 2 (description des objectifs, des tâches, des rôles, des huit composantes, des huit processus et des sous-processus, ainsi que des documents qu’ils génèrent, des relations entre les processus…). Il s’agit donc plus d’un examen théorique.
- Prince 2 Praticien : il s’agit du plus haut niveau de certification Prince 2. Elle est délivrée à l’issue d’une formation de cinq jours, suivie d’un QCM. La certification Prince 2 Fondamental et un prérequis et le taux de réussite à l’examen dépasse 90% la plupart du temps. Ce niveau certifie non plus uniquement des connaissances, mais également la capacité à appliquer et à mettre en pratique les principes Prince 2. Il s’agit donc plus d’un examen pratique, contrairement au niveau « Fondamental ».
IPMA
IPMA signifie « International Project Management Association ». Cette association est très présente en Europe et quasiment absente aux USA.
La certification IPMA vérifie les compétences et l’expérience en se basant sur l’ICB (« IPMA Competences Baseline »), qui définit le corpus de connaissances que doit posséder tout chef de projet. Les compétences testées sont de trois types : techniques (définition des exigences, gestion des risques et des opportunités, organisation, qualité…), comportementales (direction, motivation, gestion du stress, créativité, ouverture d’esprit…) et contextuelles (programme, portefeuille, processus métier, gestion des ressources humaines, sécurité, environnement, financement, droit, éthique…).
Il existe quatre niveaux de certification IPMA, allant de « IPMA D », le plus bas niveau, à « IPMA A », le plus haut niveau reconnu.
IPMA D (« Certified Project Management Associate ») est le plus bas niveau et ne requiert aucun prérequis, aucune expérience. Ce niveau concerne les assistants ou les spécialistes pouvant intervenir dans la gestion d’un projet.
IPMA C (« Certified Project Manager ») concerne les chefs de projet et nécessite une certaine expérience dans ce domaine.
IPMA B (« Certified Senior Project Manager ») concerne les personnes possédant déjà une solide expérience et capables de diriger des projets relativement complexes.
IPMA A (« Certified Projects Director ») est le plus haut niveau de certification. Il s’adresse à des personnes capables d’assurer la gestion de tout un ensemble de projets, sous la forme de portefeuilles ou de programmes.
Si pour le niveau IPMA D, l’examen se présente simplement sous la forme d’un QCM, l’obtention des autres niveaux est plus complexe. Un rapport de projet est demandé pour les niveaux IPMA C et IPMA B, et les candidats passent une soutenance orale devant deux assesseurs. Le niveau IPMA A est encore plus complexe et nécessite la rédaction d’un rapport de programme ou de portefeuille de projets.
La certification Lean
Il existe au total six niveaux de certification en gestion de projet Lean Six Sigma. A chaque niveau, le candidat doit maîtriser de façon encore plus approfondie les différents outils et processus liés à la méthode. Il est relativement simple de les identifier puisqu’elles utilisent des couleurs de ceintures (comme dans beaucoup d’arts martiaux) pour marquer la progression dans la maîtrise du Lean.
White Belt et Yellow Belt (ceinture blanche et ceinture jaune)
Ces deux premiers niveaux marquent en fait la découverte de la méthode de gestion de projet Lean et ne nécessitent aucune validation particulière. Il suffit pour les obtenir de participer à une formation d’initiation (une journée pour White Belt et jusqu’à trois jours pour Yellow Belt). Au terme de cette initiation, les participants sont à même de comprendre les différents concepts propres à la méthode Lean et les avantages qu’elle peut apporter. Cette formation est souvent destinée aux gestionnaires et plus généralement à toutes les personnes destinées à participer à des projets Lean, mais sans accéder aux fonctions de pilotage.
Green Belt (ceinture verte)
La formation Green Belt dure deux semaines et a pour but d’apprendre aux participants à utiliser les outils de base de la méthode Lean. A l’issue de la formation, ils seront capables de gérer de façon autonome des petits projets. Ils pourront donc piloter des projets avec la méthode Lean au sein de leur entreprise (jusqu’à 25% de leur temps de travail).
Black Belt (ceinture noire)
La formation Black Belt est beaucoup plus poussée, avec un apprentissage avancé des outils Lean. La maîtrise d’outils tels que la gestion du changement, la requalification de processus ou encore les statistiques avancées est au programme. A l’issue des quatre à cinq semaines de formation, les participants seront à même de gérer des projets stratégiques d’une plus grande complexité. Une fois réintégrés dans leur entreprise, les certifiés Black Belt seront amenés à gérer des projets à temps plein.
Master Black Belt (ceinture noire niveau maître)
Seuls les certifiés Black Belt ayant déjà mené à bien un certain nombre de projets Lean peuvent espérer prétendre réussir à obtenir le niveau Master Black Belt. Le niveau est très élevé pour cette certification. Il faut non seulement avoir acquis une solide expérience dans la conduite de projets Lean, mais également suivre une formation supplémentaire portant sur le coaching, l’animation de formation et la gestion de portefeuilles de projets. Les certifiés Master Black Belt sont amenés à gérer les services Lean dans l’entreprise. Ils assurent également la formation des autres niveaux et apportent leur soutien aux différents projets Lean.
Champion Lean
Il s’agit là d’une certification différente des autres car elle n’implique pas une maîtrise complète des outils Lean. La mission d’un champion Lean est de favoriser le déploiement des méthodes Lean au sein de l’entreprise, et de le piloter. Il intervient également sur des projets afin de résoudre des situations de blocage.
Obtenir les certifications Green Belt, Black Belt et Master Black Belt nécessite de réussir plusieurs examens écrits de validation des connaissances, et de mener à bien avec succès des projets Lean qui devront être validés par un niveau supérieur.
Les certifications Agiles
De nombreux organismes délivrent des certifications Agiles. Scrum étant la méthode Agile la plus employée pour la gestion de projets de développement informatique, nous nous limiterons aux trois principales certifications délivrées par Scrum.org et reconnues par l’ensemble des professionnels.
Professional Scrum Master (PSM)
La certification Professional Scrum Master compte trois niveaux : PSM I, PSM II et PSM III.
Le premier niveau permet de démontrer que l’on possède une compréhension suffisamment précise de Scrum et que l’on maîtrise l’ensemble de la terminologie employée. L’examen dure une heure et se présente sous la forme d’un QCM comprenant 80 questions. Il faut obtenir au moins 85% de bonnes réponses pour réussir la certification.
Le second niveau est plus avancé et le niveau 1 est un prérequis. Il faut désormais démontrer que l’on est capable d’appliquer Scrum à des situations complexes. Il faut donc une connaissance approfondie de la méthodologie. L’examen dure 120 minutes pour un QCM et des essais à rédiger (attention, la certification se passe en anglais). Il est cependant plus difficile de la réussir, car la connaissance ne suffit pas, il faut aussi une réelle expérience dans le domaine de la gestion de projet Scrum.
Enfin, le dernier niveau démontre une maîtrise supérieure du rôle de Scrum Master et nécessite une grande expérience. Les niveaux 1 et 2 sont des prérequis. Il faut démontrer une parfaite compréhension de Scrum et des capacités de conseil et d’accompagnement. L’examen est là encore composé d’un QCM et de plusieurs essais en anglais, nécessitant une solide expérience de Scrum Master.
Professional Scrum Product Owner (PSPO)
Deux niveaux composent la certification PSPO.
Le premier niveau démontre une connaissance et une compréhension intermédiaire de Scrum et de son application pour assurer une valeur maximale au produit final.
Le second niveau atteste d’une maîtrise supérieure de l’utilisation de Scrum pour créer de la valeur, et de son utilisation en situation réelle. Cela nécessite un haut niveau d’implication dans le processus de développement.
Les examens durent une heure et consistent principalement en un QCM de 80 questions.
Professional Scrum Developer (PSD)
Cette certification a pour objectif de valider la connaissance des pratiques et techniques Scrum pour le développement d’applications complexes. Il s’adresse aux membres des équipes de développement Scrum. L’examen PSD se présente sous la forme d’un QCM en anglais.